Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Journal d'une bouche cousue.

30 juillet 2011

de l'eau aux yeux mais elle ment.

 

pouetlalaJ’espère que ça ira que ça ira mieux. Que j’aurais plus jamais envie de faire l’animal misanthrope, que je pourrai tous vous lier, que je ne frisonnerai plus en pensant que j’n’sais plus ressentir. Il est comme un vide en moi plein de serpents paresseux qui vont et viennent et creusent, sculptent mon corps immonde. La nuit dernière et puis la vodka et l’abricot, beaucoup de choses, beaucoup de fumée. Je me dégoûte à rechercher une espèce de stase dégueulasse dans les bras-et les bras seulement de celui je le sais est mon petit frère. Je me dégoûte d’être si lente et si bête, de ne savoir ce que je veux, enfin. Fascinante existence. Quand certains luisent et mangent l’espace, de leur présence, de leur odeur, de leurs gestes et de leurs cris, certains entendent et sourient, approuvent de la tête, vachement, de haut en bas, de bas en haut. Qu’importe puisqu’au fond cela ne change rien. Je me dégoûte à regarde passer les autres vies et à ne rien faire de la mienne. Mes yeux ne savent plus voir mais analysent et dissèquent. Mon corps entier doute comme une gangrène. Cela fait longtemps maintenant que je considère que je ne suis plus à la hauteur. Il est alors apparu cette angoisse de déplaire, cette angoisse

Suis-je en effet condamnée à être seule ? Est-ce vrai ?

Il avait jeté cette phrase comme une lance dans l’encadrement- non, l’encablure n’est pas le mot approprié –de la porte, l’air docte. Tu n’auras jamais d’amis, tu seras toujours seule, tu es trop exigeante. Mais exigeante de quel point de vue ? Je n’ai jamais demandé autre chose que de l’affection et de l’intérêt.

Seulement

Un peu

De mots

Pour moi.

Publicité
28 juillet 2011

Commençons à reculon.

 poi

Bonsoir.

Je ne suis pas très intéressante.

J'ai comme l'impression de ressentir des sentiments à travers une vitre. Je pleure, ris par intermittence, à des moments incompréhensibles et aléatoires. Je suis perdue dans une marée pleine d'humeurs, de voiles et d'interrogations. J'ai perdu mon but. Qu'attend-on enfin de moi?

Je n'ai pas eu d'enfance difficile. Je n'aime ni mon père ni ma mère d'amour, il m'est souvent difficile de rendre discible cet attachement. Comment s'attacher à ce qui part inlassablement? Tout les jours, longtemps. Parfois des années, loin, ne rien voir, s'aveugler. Pourquoi concevoir si l'on s'en va tout les jours s'enfermer loin de ceux que l'on crée? Les heures passées en leur compagnie doivent totaliser une moitié de ma vie. Je les aime donc à moitié .

Mon père a toujours eu peur. Aussi loin que je m'en souvienne. Avec des mots très durs, taillés en pointe, il frappe. Regrette. Frappe encore. Mon père est malade des nerfs. Mon père amasse des matérialités et se plaint de ne recevoir un amour qu'il ne donne pas. Mon père attend toujours quelque chose. Il attend, et il mord. Mon père garde ses faiblesses et les cultive dans le noir.

Ma mère est une personne entière. Dure avec elle même, douce avec les autres. Ma mère trouve des excuses et se laisse convaincre. Mais mère laisse couler tout en mimant les poings serrés. Ma mère aime sa solitude et ses énigmes, caresse et estompe la douleur par un raisonnement, une logique, un mécanisme. Ma mère se débat et mord quand on l'attaque. Elle s'indigne et est assez forte pour ne jamais le regretter.

Alice de deux ans ma cadette est une personne tout en peurs et en angoisses.

Lore, ma presque-soeur m'a cueillie au bout d'un composteur et m'a appris à aimer et à attendre quelque chose des autres. Elle a su me dire "Nous t'attendons".

Robin, ses mots qui sautent, son rire qui s'envole et ses accords, qui suivent, qui enrobent. Ses yeux blonds qui luisent d'amour.

Rébecca. La fée danse. Elle porte un masque de granit bien trop lourd qui parfois s'effrite- on voit alors sa peau rose et nue, mais aussitôt elle griffe et récolte les morceaux pour les recoller. Rébecca danse et se bat contre son ombre.

Gabriel, Antoine, Rémi. Autant d'ombres de l'été dernier. L'un est doux comme une lèpre, il s'érode et si jeune se mine- des pilules, des poudres, des opiums brûlants. L'autre est un grand éclat plein de rire et de cris. Il ne sait vers où penser et pense vers le vide et la révolution- Il en dessine les plans. Le dernier enfin est un sourire dans le noir qui n'existe que pour ceux qu'il choisit. Perpétuellement hors du temps.

Moi en eux je ne suis qu'une pensée, qu'un nom, Agathe. J'existe pour eux car j'évolue dans leur dimension. Mon corps lui s'étend et malléable je le sais pas jusqu'où il va. Mon esprit roulé en boule trouve mon corps trop grand. Ma certitude est d'aimer une ombre fine, un chapeau et un parapluie sur une silhouette osseuse. J'aime ses yeux et sa voix, ses mots surtout. Seulement, avec le temps, je l'ai perdu. Je me sèvre.

 

Bien à toi,

Publicité
Publicité